Accueil » Morceaux de textes choisis » Les lois d’Harmonie en Franc-Maçonnerie

Les lois d’Harmonie en Franc-Maçonnerie

           Morceaux de textes choisis          

morceaux2

Travail

..    Du gouvernement de la Loge symbolique
Thème

      Les lois d’Harmonie en Franc-Maçonnerie                          

Auteur

       Elisabeth Mutel

A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers,

Nos Instructions dialoguées précisent que tous les Maçons répandus sur la Terre ne font qu’un seul peuple de Frères, régis par les mêmes lois et par les mêmes usages. Mais que faut-il pour que la Loge particulière soit un modèle ?  Le présent travail tente de dresser un panorama des lois maçonniques.  Il ne peut y avoir de Loge juste et parfaite sans harmonie entre les Membres fondateurs puis par ceux qui viendront la rejoindre, parce que sans harmonie entre eux de l’Occident à l’Orient, la Loge ne sera point promise à une longue existence. L’harmonie prend racine dans une volonté et un élan contigu à s’activer à mettre l’énergie de chacun en mouvement, cela en s’appuyant sur les lois fondatrices de la communauté d’Initiés qu’ils constituent. Lao-Tseu écrivait en substance  »Ce qui crée la véritable harmonie, celle qui reflète le principe d’Harmonie, est inspiré par la Sagesse, animée par la Force et le tout chemine vers ce principe d’Harmonie universelle ».  Et de rajouter que Constant Chevillon rappelait en 1934 qu’une  » grande science est bien, mais elle n’est profitable que lorsqu’elle est harmonieusement répartie  ».

Quatre lois d’harmonie sous-jacentes aux fondations de la Loge sont à considérer :

  • la loi d’Amour qui gouverne la nature fraternelle de la Maçonnerie et dicte l’attitude coopérative nécessaire à guider les relations des Initiés entre eux et avec le Collège d’Officiers
  • la loi du Rythme présent dans tous les Rituels est déterminant du bon déroulement des Travaux
  • la loi de Reconnaissance qui définit l’admission du candidat au sein de la Fraternité, trop souvent oubliée par velléité de composer numériquement une Loge d’un nombre considérable de Membres
  • la loi des Bâtisseurs qui implique de travailler sous la direction du Vénérable. Cette dernière impose à tous la prompte obéissance et la discipline, toutes deux basées sur la compréhension du travail coopératif de groupe.

         Ces quatre lois se projettent sur les quatre côtés du Carré long qui se font face, l’Orient et l’Occident et, de part et d’autre, les Colonnes du Septentrion et du Midi.  Ce quaternaire rappelle les quatre règnes de la nature, qui reflètent leur synthèse et leur aboutissement dans le statut de l’homme. Sa forme longitudinale de l’Occident à l’Orient, où prennent place l’Autel des Serments (sur lequel repose la Bible), et le Saint des Saints nous renvoie à la Divinité. De même que l’Initié, dans sa quadruple nature  – physique, vitale, émotionnelle et mentale –, se révèle dans sa force consistant à affirmer sa nature spirituelle intérieure, dont les qualités sont celles des trois aspects de la Trinité supérieure, manifestées par sa volonté ou vœu de s’intégrer au groupe, amour ou sagesse, et résolutions.

 

La loi d’Amour

         Si bien connue et si familière dans les cercles privés et individuels, la loi d’Amour est adoptée, sous la désignation de loi d’Attraction, par bon nombre d’occultistes pour la greffer sur un collectif d’Initiés en tant que loi universelle. L’Ordre du REP ne retiendra qu’une infime parcelle de cette thèse, à savoir celle de la manifestation du système solaire dès la création de l’univers, et unificateur des différents règnes de la nature à l’origine de l’activité de la planète. Aussi l’Initiation nous invite à faire un rapprochement avec la nature créatrice de l’homme, dans un schéma unificateur ou de synthèse des aspects subjectifs et objectifs de la vie, de l’irréel et du réel, de ce qui est ‘’en-dedans avec ce qui est en-dehors’’, et aussi bien de ce qui est ‘’en-bas avec ce qui est en-haut’’.

         En Franc-Maçonnerie, la loi d’Amour règlemente les relations au sein de la Fraternité de la Loge, soit entre ses Membres, avec l’Ordre et ses Loges-sœurs, autant qu’auprès des Loges d’autres horizons. La Fraternité est amour, camaraderie, compréhension, assistance mutuelle, charité, clémence, dignité, et respect, élargis à toutes les implications éthiques appliquées à l’Art royal. La loi d’Amour trouve sa plus belle interprétation dans le Livre des Proverbes VIII, 30-31, éloge à la Sagesse, laquelle est l’expression de l’Amour de Dieu à travers la Seconde personne de la Trinité en ces termes ‘’….. quand il affirmait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme un enfant chéri et je faisais ses délices chaque jour…, jouant sur le sol de la terre et trouvant mes délices avec les fils d’homme.’’  Notre Rituel de fondation de la Loge exprime en des termes comparables l’amour fraternel, quand nous supplions Dieu de ne jamais permettre que notre Temple soit profané par le fanatisme, l’inimitié ou la discorde ; mais au contraire qu’il fasse que le dévouement, la concorde, la Paix et la Vérité y règnent constamment, et que dans leurs Travaux consacrés à la Gloire de Dieu, les Maçons assemblés y goûtent les douceurs de l’Union fraternelle

L’Initié est un homme de désir, désir d’amour pour ses Frères et Sœurs, parce que l’amour est le mortier qui assure la cohésion de la Fraternité de la Loge maçonnique tout entière, amour qui cimente les Pierres du Temple en Sagesse, Beauté et Force.

         C’est pourquoi, la loi d’Amour prend la première place parmi les lois qui régissent la Loge. Tant qu’elle n’est pas constituée et vivante dans le cœur et l’esprit des Membres de la Loge, les autres lois ne pourront prendre effet efficacement. En conséquence, la loi d’Amour est loi déterminante en Franc-Maçonnerie. La filiation fraternelle ne trouve pas référence parallèle ou correspondance avec une parenté familiale, sociale, économique, politique ou confessionnelle, comme on l’entend pour celle du corps de la famille. La filiation maçonnique repose sur une attitude mentale intérieure, et une orientation exclusive du cœur à guider les relations entre Maçons assemblés au Travail en Loge. Il en résulte que la Loge est bien un Carré long, emblème de l’union intime qui règne entre les Maçons (cf. l’Instruction au Grade de Compagnon et développé dans notre travail sur le Carré long), qui consolide la Chaîne fraternelle (dite Chaîne d’Union en d’autres Rites que le REP) dans sa finalité fondamen-tale de l’union infaillible de ses Membres.

La loi d’Amour n’est pas seulement réduite à une attitude mentale intérieure, elle est guidée par l’appréciation sincère du cœur pour que règne la concorde entre tous les Maçons qui se regardent comme les descendants d’Hiram et se disent Enfants de la Veuve, assumant les uns envers les autres l’idéal du Dessein éternel qui leur est proposé. S’il est vrai que la pensée de l’homme est déterminante dans ce qu’il est individuellement, la Chaine des Initiés se manifeste dans un lien indissoluble entre eux, parce qu’elle naît de la concorde et de l’harmonie dans une fusion et un égrégore émouvant. Ainsi, la Loge parviendra sans difficulté à s’enorgueillir de la pleine jouissance de l’amour entre tous ses Membres, liés en une unité inspirée du même amour fraternel commun entre tous, tout en cultivant dans leur esprit cet amour intact et sans faille. Une telle parenté, assimilée à une ascendance, a vocation à déborder sur les autres Loges, élargie aux juridictions territoriales de l’Ordre constituant de la sorte une véritable famille. Ce modèle d’union entend bien sûr l’abandon de tout égo démesuré et de tout sens de supériorité ou d’ancienneté. Tous sont égaux devant l’Initiation, travaillant sur la même base, celle des Rituels qui restent leur meilleur serviteur. Face au doute et aux interrogations, chacun doit apporter ses acquis à l’autre pour qu’il progresse. Parce que tous s’aiment, parce que tous se respectent, ils peuvent tout entendre en matière d’initiation, tout accepter sans fausse interprétation ou susceptibilité particulièrement néfaste à toute progression dans la voie initiatique, laquelle passe à l’évidence par la Transmission du Savoir des aînés aux plus jeunes.

         Parenthèse est faite ici, sur l’instruction au Grade d’Apprenti, quant ‘’à la façon d’agir toujours équitable et franche, à un langage loyal et sincère, enfin à la sollicitude fraternelle manifestée à tous ceux rattachés par les liens de la solidarité maçonnique’’. De même, il est précisé que ‘’le Maçon doit se défier de lui-même et craindre de porter un jugement hâtif avant d’avoir fait appel aux Lumières de ses Frères’’.  Le Maçon doit faire abstraction des préjugés personnels, nationaux et ethniques, aussi bien que confessionnels, destructeurs en grande partie de l’efficacité du travail individuel et collectif de la Loge. Lutter contre ce qui n’est pas l’essentiel de l’enseignement initiatique évite d’endommager irrémédiablement les relations fraternelles, qui doivent subsister entre les différents corps maçonniques.

         L’amour n’est pas un sentiment vain et ridicule, parce qu’il chasse les animosités, les haines, les distinctions de classe ; il est ce qui doit conduire à mettre fin à toutes discordes générant le désordre, divisions et discriminations ; il élimine toute critique personnelle injustifiée et infondée autant que les mots au langage malveillant ; il établit en force une coopération basée sur la confiance et la réalisation des objectifs communs.

La loi du Rythme

A partir de notre dossier n° 5 – le Kybalion (volet Les dossiers du Conseil de l’Ordre), nous reprenons la définition du rythme : ‘’Tout s’écoule, au-dedans et au-dehors ; toute chose a sa durée ; tout évolue puis dégénère ; le balancement du pendule se manifeste dans tout ; la mesure de son oscillation à droite est semblable à la mesure de son oscillation à gauche ; le rythme est constant. ’’ Cette loi est la deuxième à présider les Travaux dans le cadre de la Loge délimitée par son Carré long en ses quatre dimensions ou orientations, pour borner les cérémonies rituelles. Le Rituel n’est pas la répétition constante et dénuée de sens, de cérémonials recomposés, ou la simple déclinaison de formules obscures, sachant que les importations abusives de scènes (fictive et dramatique) inexistantes dans les vieux Rituels ne vont que dans le sens de la contre-initiation. En effet, le Temple n’est pas un théâtre animé de jeux de rôle. Le sens du mystère et du secret, si fermement attaché au travail initiatique, n’est pas suffisant pour maintenir l’intérêt des Maçons conviés aux Travaux, d’autant que le secret est devenu disparate et trahi par tant de publications hostiles à la Franc-Maçonnerie. Toutefois le pouvoir attractif de l’Initiation, encore résistant, est resté imprégné de deux CLEFS heureusement préservées par l’ignorance ou la méprise des opposants à la Franc-Maçonnerie, qui n’y entendent rien. Seuls les Rituels conservés dans leur trame originale peuvent offrir :

  • une commémoration des Traditions des civilisations, prises à partir de sources chronologiques puisées dans les Ecrits de l’Antiquité, les mythes et légendes. On peut déceler, dissimulés dans les Rituels et dans le symbolisme, l’Histoire passée de diverses cultures et un guide sûr pour le développement du Maçon ;
  • une structure ou une charpente, bâtie selon le modèle indiqué dans les Livres saints, identique à celle de la divine Trinité, qui procure énergie et émanation spirituelle bienfaitrice à l’ensemble de la Chaîne fraternelle.

         Si le Rituel est parfaitement dispensé en Loge, l’Initié peut s’engager progressivement, au fil du temps et des Tenues, dans les voies de la perception symbolique puis de la Connaissance, qui le conforteront dans son pouvoir de devenir un participant actif aux Travaux. Notre Rituel de fondation d’une Loge commence par le Prologue de saint Jean ‘’Au Commencement était la parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. …… ». Cette affirmation semble constante dans les Rituels initiatiques depuis des Siècles, durant lesquels les Francs-Maçons ont toujours reconnu la Parole (le Verbe) en qui était la vie, et la vie était la Lumière des Hommes. Parole et Lumière sont constitutives de la loi du Rythme, telles qu’elles sont manifestées dans les Rituels.

La loi du Rythme, fil conducteur de l’énergie et des vibrations, se décline en sept points :

  • permet l’unification des Maçons en un corps unique fonctionnant de façon cohérente.
  • constitue un encadrement de formation uniforme, dont le Rituel est l’élément moteur de la pensée, de la signification des mots, des mouvements, de la compréhension des actes rituels, qui focalisent l’attention de tous sur les mêmes propos, faits et gestes. Paramètre d’émulation, cette loi soutient le travail de groupe qui génère une méditation collective de réflexion.
  • prépare le candidat à l’Initiation en lui insufflant un sursaut cérébral et l’illumination qui le rendront apte à passer des Ténèbres à la Lumière. Attentifs et sérieusement motivés, sous l’influence de l’amour fraternel et de leur pensée rythmique unifiée, les Officiers, avec la coopération de ceux qui siègent sur les Colonnes, lui procurent la stimulation de l’esprit. Celle-ci l’aidera à accomplir son apprentissage et à se révéler compétent et conscient de sa qualité maçonnique à rejoindre les rangs des Initiés.
  • est fédératrice des Maçons appelés à l’œuvre et à l’ouvrage au travers du Rituel, facteur unificateur des seuls véritables Initiés vers un but unique. Ils sont les agents, par lesquels la nature profonde du candidat admis, réveillé et éveillé à l’Initiation, pourra accomplir son ascension dans l’échelle des Grades. Sous l’impulsion des plus anciens, conquis par l’élan collectif, il sera en capacité d’avancer dans une progression précise et ordonnée, de marche en marche, de Colonne en Colonne, jusqu’à tenir un Office de l’Occident à l’Orient.
  • guide la nature du rythme établi entre tous aux fins de saisir le sens de la symbolique, de l’inaccessible, de l’action, de l’absolu, pour œuvrer dans une profonde élévation spirituelle avec la Loge d’En-haut figurant le Corps gouvernant. A l’unisson en qualité de distributeurs et de serviteurs de la Connaissance, les Maçons percent les mystères de l’Initiation qui ne sera plus seulement symbolique mais constituera l’axe défini des actes rituels dans le Temple.
  • influence l’équilibre harmonieux entre tous pour une uniformité du Travail propice à une dispersion du désordre par la sage application de la loi du Rythme et du Rituel. Toute activité rythmique produit un travail créateur fondé sur la stimulation des Initiés à trouver la vraie Lumière dans une implication commune, qui leur permettra d’affronter les difficultés et les dangers de la modernité du monde profane.
  • rassemble dans le Temple d’en-bas les esprits épars vers un but unique. Une fausse conception du monde repose sur une opposition entre la matière et l’esprit, entre le corps et l’âme, entre le ciel et la terre, …. alors que la conception du monde conforme à la Tradition repose sur la notion de complémentarité et d’identité fondamentale des multiples aspects multiples de la réalité. C’est cela qu’exprime la règle ‘’ Ce qui est en haut est comme ce qui est en-bas’’, et si opposition il y a, les Initiés la considèrent comme apparente seulement et s’attachent à la réduire, conformément au but exprimé de la Franc-Maçonnerie ‘’réunir ce qui est épars’’.

Et l’on retrouve le concept ‘’des Sept’’ (développé dans le Travail intitulé ‘’Les fondations de la Loge’’), parmi lesquels figurent les sept qui font une Loge juste et parfaite. Parallèlement, le sept reste incisif dans le fonctionnement de la Loge au REP, alors qu’en d’autres Rites le Collège d’Officiers comprend le Trésorier doublé d’un autre Officier (l’Hospitalier), le Frère Terrible est remplacé par le Couvreur, Office augmenté d’un ou deux Experts, si bien que ces Rites comprennent alors neuf Officiers ou plus, hormis le Vénérable.

La loi de la Reconnaissance

Cette loi concerne directement le Maçon au sein de la Loge. Elle évoque de la part de l’Assemblée, réunie en Tenue régulière, la reconnaissance maçonnique dont il bénéficie désormais, pour saluer le nouvel Initié après sa Réception dans l’Ordre, il lui est remis un diplôme et une attestation d’appartenance maçonnique. Le candidat doit être dans son for intérieur préparé à recevoir l’Initiation qui commence par le Voyage au centre de la Terre. A cet égard, il est intéressant et instructif de rappeler que toutes les Institutions spirituelles et religieuses, aussi bien orientales qu’occidentales, conseille à tout candidat à l’Initiation un tel cheminement qui passe nécessairement par le recueillement.  En Loge de saint Jean, ce cheminement est segmenté en trois axes qui correspondent aux trois premiers Grades de la Maçonnerie symbolique, dans un ressenti et un vécu sous la conduite de ses Pairs.

  1.  le sentier de probation ou de purification (Apprenti)
  2.  le passage du disciple (Compagnon)
  3.  l’accès à la voie de l’illumination jusqu’à l’élévation (Maître)

Les Réceptions aux trois premiers Grades suivent successivement le circuit de Cherchant, puis de Persévérant, enfin celui de Souffrant. La reconnaissance signifie qu’il ‘’Est’’ un Initié, et que par conséquent il est admis à accéder aux Mystères. Un Initié Est, et donc il n’est pas fait Initié. Le Rituel précise que le Franc-Maçon est créé, reçu et constitué à un Grade, et que ses Frères le reconnaissent pour tel. L’action de créer entend ‘’re-naissance’’, selon l’instruction dialoguée au premier Grade : ‘’Est né libre, celui qui après être mort aux préjugés du vulgaire, s’est vu renaître à la vie nouvelle que confère l’Initiation’’. A la question ‘’Etes-vous Compagnon (ou Maître) ?,  le Maçon déclare ‘’Je le suis et je puis le prouver’’, ou ‘’Examinez-moi, éprouvez-moi…’’. La cérémonie de Réception au Grade d’Apprenti est la confirmation de la qualité d’Initié et donc de la reconnaissance de la qualité maçonnique. Il est dit être reconnu en tant que tel.

         Les cérémonies de Réception ont alors pour effet de délivrer un enseignement commun à tous, et si chacun des Membres a un vécu personnel sur les sentiers successifs du Rite, il est accompagné des autres Membres de la Loge. Ainsi, tous appréhendent, de façon à saisir et à concevoir, leur propre lutte dans une conviction, qu’ils moduleront avec leur ascension dans l’échelle des Grades et Degrés du Rite. Ces cérémonies ont vocation à stimuler leur appétit de découverte et de croissance spirituelle, grâce à l’effusion de l’énergie de la Loge, et à rejoindre les rangs de ceux qui, en pleine conscience et avec entière compréhension, se sont engagés à coopérer aux plans du Grand Architecte de l’Univers.

La loi des Bâtisseurs

Outre le principe de cette loi en quelques mots présentés au début de ce Travail, celle-ci est vouée à servir l’introduction de l’énergie canalisée sur un mode opératoire de travail, que l’on peut définir par ‘’technique du travail de groupe’’, à travers l’action collégiale de tous les Membres de la Loge, reconnus légitimes et compétents. Cette loi gouverne le travail créateur de ceux qui sont animés de l’amour fraternel, préoccupés à mettre en œuvre les préceptes du Rituel. Il n’est pas possible de faire davantage que de se référer à la puissance d’une activité unifiée, tant que les actes ne sont pas poursuivis avec ardeur par les Maçons en capacité d’amour les uns envers les autres, et tant que la nature de la coopération rythmique n’est pas comprise. Les Maçons ont donc un gros travail intérieur à faire sur eux-mêmes, selon la vieille maxime ‘’Connais-toi toi-même’’, fréquemment attribuée aux sept Sages de la Grèce antique pour une invitation à connaître sa condition et sa place dans la société, et à entrevoir les lignes de son destin. Pour Socrate et Platon, cet adage est une sentence qui signifiait que le sage conquiert le bonheur par son effort de conscience.

Dans une communion de force, de prise de conscience, d’échanges, de participation aux Travaux, la loi des Bâtisseurs érigera la Franc-Maçonnerie en gardienne des Mystères de la vie spirituelle dans le Temple d’En-bas et pourra affirmer que les Initiés de la Loge ont reçu la Lumière divine du Temple d’En-Haut.  Nos Bâtisseurs, que sont les Initiés de l’Ordre du REP, n’ont-ils pas pour devise ‘Vie  Lumière  Amour ’’ !

         Pour la parfaite réalisation de cette dernière loi, la discipline reste posée en terme de loi additive telle une règle stricte, à tel point qu’elle fait l’objet de Règlements généraux en application dans toutes les sociétés humaines. A cet égard, l’Institution maçonnique ne fait pas exception à cette disposition. La discipline offre, aux yeux de tous les participants aux Travaux dans le Temple, l’intérêt de certifier la qualité maçonnique quant à la rigueur des actes rituels. Elle tient un rôle incontournable dans la progression et l’élévation de tous ses Membres. Tous étant égaux dans le Temple, sans distinction de Grade et de position autour du Carré long (Orient, Occident, sur les Colonnes), ils s’astreignent aux règles imposées qu’ils ont acceptées dans leur engagement respectueux des Usages, qui commencent par une vêture soignée et uniforme, dont le port des gants. Seul le couvre-chef distingue les Maîtres qui gardent le privilège de rester couverts, et ce conformément aux usages de la Franc-Maçonnerie de Tradition.

         Ils se soumettent à la loi du Silence durant les cérémonies, et quand la parole leur est donnée par les Surveillants, ils n’interviennent pas mal à-propos. Ils gardent une posture droite et digne durant les Travaux en Loge. Ils appliquent l’enseignement reçu dans tous les domaines, si bien que tous les Membres de la Loge sont à l’unisson. Pas un ne doit rompre ce précieux équilibre, suivant attentivement les Ordres du Vénérable qui préside les Travaux en Loge. La discipline reste un des meilleurs remparts contre le désordre.

         La Loge dûment constituée, fondée à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, dédiée aux deux saint Jean, le Vénérable installé ainsi que son Collège d’Officiers ; toutes ces conditions étant remplies, elle trouve son accomplissement dans l’amour. C’est en harmonie avec le rythme du Rituel, sous l’effet de la reconnaissance maçonnique, et par la force des Bâtisseurs, qu’est forgé le Travail d’équipe.

         C’est seulement sur ces critères que les Maçons seront véritablement en possession d’une Charte ou Loi de la Loge d’En-Haut, pour se mettre à l’Œuvre et à l’Ouvrage dans le Temple, la Loge d’En-bas.

Enfin, une note personnelle pour résumer ce Travail rédactionnel, les Maçons de l’Ordre du Rite Ecossais Primitif se placent dans la dynamique d’une Franc-Maçonnerie choisie, qui repose sur un Rite de Tradition strictement écossaise pour des Francs-Maçons libres.

(Travail déposé sur le site en juin 2021)